La dernière crise globale, politique et culturelle, avant même d'être économique, a remis en cause toutes les conquêtes sociales des dernières années, non seulement en Italie mais partout en Europe... Grèce, Portugal, Irlande et Espagne sont les nouveaux exemples d'une politique économique et sociale toujours plus libérale et restrictive qui déverse les coûts sur l'Université et les étudiants.
Ce qui est en train de se passer en Italie n'est que le reflet d'une crise réelle qui traverse le pays depuis plusieurs années. Cette crise reste dans une quasi indifférence politique et culturelle de la part d'une classe dirigeante qui n'arrive pas à se projeter au long terme. Elle est emprisonnée dans des jeux de pouvoir qui stérilisent le débat politique, économique et social.
Le mouvement étudiant italien surgit d'une prise de conscience sur le profond retard économique dans lequel se retrouvent nos universités et des politique inégalitaires et injustement sélectives appliquées dans le but de combler le manque d'argent, notamment la sélection à l'entrée, la hausse des frais d'inscription, la réduction de l'offre de formation, la réduction des bourses et la négligence envers des structures délabrées qui, comme le tremblement de terre de L'Aquila nous l'a appris, n'arrivent même pas à rester debout. Ces mesures appauvrissent une Université pour laquelle l'État Italien dépensait, déjà avant la dernière réforme, moins de la moitie de la dépense moyenne européenne. Le dernier gouvernement de Berlusconi a définitivement annoncé la fin de l'Université italienne à travers une réforme qui a été discutée davantage dans les facs et dans le rues qu'au Parlement. Une réforme qui réduit l'offre de formation, prive l'Université du budget nécessaire pour financer les infrastructures, la recherche, les bourses et les cités universitaires, qui empêche concrètement l'accès à l'enseignement pour les chercheurs qui sont jetés dans un avenir toujours plus précaire et incertain et introduit les particuliers à l'intérieur du Conseil d'Administration et du Sénat Académique en réduisant en même temps la nombre de représentants des étudiants.
Étudiants/antes, chercheurs et chercheuses, doctorants et doctorantes et, plus généralement, les “cerveaux en exiles” émigrés à l'étranger ont décidé de descendre dans la rue aux côtés de leurs camarades italiens/ennes grâce à une analyse et à un parcours personnel qui surgissent d'une prise de conscience de leur propre condition d'émigré, souvent forcé, ils demandent une plus grande considération du système universitaire italien.
À Paris, depuis quelques jours, nous avons décidé de manifester nous mêmes cette colère longtemps retenue. Le geste le plus remarquable a été de monter sur l'Arc de Triomphe pour dérouler une banderole qui déclarait, très nettement, “ Depuis Paris c'est un non! Non au projet de réforme, ressaisissons notre avenir”, en pleine continuité des occupations, par les étudiants italiens, des principaux monuments italiens.
Notre intention est de continuer à protester et revendiquer nos idées à travers des manifestations, des cortèges, des assemblées, des actions qui accompagnent les grandes journées de mobilisations en Italie, pour leur montrer qu'ici nous ne sommes pas prêts à nous taire!
Nous ne nous considérons pas comme des étudiants italiens à l'étranger qui défendent seulement leur propre système national. Nous nous considérons plutôt comme des étudiants Européens qui veulent produire une nouvelle idée d'Université, de Recherche et de Culture qui ne restent pas coincées à l'intérieur des territoires nationaux mais qui se prolongent au delà de n'importe quelle frontière.
Nous revendiquons des connaissances et des savoirs libres et universellement accessibles, et une réelle mobilité étudiante qui se concrétise dans un système de Welfare étudiant qui garantisse à tous les étudiants d'accéder aux niveaux supérieurs de la formation universitaire.
Nous rédigeons donc cet appel pour toutes les associations étudiantes et/ou académiques, italiennes ou non, pour les inviter à nous rejoindre dans nos assemblées et nos manifestations, non seulement en solidarité envers les étudiants italiens mais aussi pour démarrer un débat plus grand sur le rôle de l'Université et de la formation, dans une Europe faite rapidement et complètement à refaire.
Les prochaines mobilisations italiennes du 10 et du 14 décembre seront accompagnées par des actions et des assemblées ici à Paris, ouvertes à tous, dans le but d'élaborer des analyses et des débats sur place, qui puissent nous aider à ne pas dissoudre un mouvement qui a de très grandes perspectives.
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